Lundi, 4h du matin, Claudine Razaimamonjy et son avocat quittent l'hôpital HJRA d'Antananarivo sous escorte pénitentiaire, autorisation d'évacuation sanitaire en main.
« Nous avons indiqué qu'elle devait subir des examens plus poussés. L'avocat de la patiente a alors demandé une autorisation d'évacuation auprès du ministère de la Santé sous avis du ministère de la Justice », indique la directrice de l'hôpital, Oliva Rakoto Alson. Une autorisation qui a donc été accordée.
Le ministère de la Justice, lui, indique que la conseillère spéciale du président de la République se trouve actuellement dans un centre hospitalier de l'île Maurice, « sous bonne garde. Elle n'est pas libre », précise le ministère.
Une déclaration qui ne suffit pas à calmer les esprits. Le Syndicat des magistrats de Madagascar dénonce « une évasion organisée ». Jointe par téléphone, sa directrice, Fanirisoa Ernaivo, indique que les procédures d'autorisation d'évacuation sanitaire n'ont pas été respectées.
« L'expertise médicale a seulement été menée par le médecin de l'hôpital d'Antananarivo, or des contre-expertises conduites par le médecin du ministère de la Justice et par celui de la prison sont obligatoires », souligne-t-elle.
Depuis vendredi 7 avril, Claudine Razaimamonjy est sous mandat de dépôt. La femme d'affaires est poursuivie notamment pour « favoritisme dans l'attribution de marchés publics, détournements de fonds et blanchiment d'argent ».