« Qu'attendent les autorités malgaches pour appréhender les trafiquants locaux qui ont aidé à l'exportation des 30 000 rondins de bois de rose ? » C'est la question que se pose l'Alliance Voahary Gasy, une plateforme qui regroupe les organisations environnementales malgaches.
Après la condamnation d'un trafiquant à Singapour, la présidence de Madagascar a fait savoir dans un communiqué qu'elle était « déterminée à poursuivre les trafiquants nationaux », les militants écologistes restent critiques à l'égard des actions entreprises par les autorités malgaches jusque-là.
Armand Marozafy est l'un de ces militants. Il est aussi guide dans le parc national de Masoala, dans le nord-est de la Grande Île. « On arrête seulement les petits. On n'arrête jamais les gros poissons. Donc, si les gouvernements veulent que ça s'arrête complètement, il faut arrêter les gros bonnets », plaide-t-il.
Dénoncer les trafics de bois de rose est une mission risquée à Madagascar, poursuit Armand Marozafy : « On vit tout le temps en danger. J'ai passé cinq mois en prison. C'est pour intimider, pour faire des exemples. Il y a les trafiquants des mafias internationales, il y a aussi les trafiquants locaux. Donc, les militants écologistes sont toujours en danger à Madagascar. »
Depuis plus de six mois, c'est le militant écologiste Clovis Razafimalala qui est en prison. Il est accusé d'avoir incité des manifestants à piller un bâtiment administratif. Accusation rejetée par les organisations écologistes. Selon elles, s'il est emprisonné, c'est parce que ses engagements en faveur de l'environnement dérangent.