Trois mille hectares et une capacité de production électrique de plus de 500 mégawatts aux portes du désert. La centrale Noor (« lumière » en arabe) est la pierre angulaire du vaste plan marocain dédié aux énergies renouvelables, qui prévoit à l'horizon 2020 de produire plus de 40% de l'électricité du royaume à partir des énergies propres.
Le Maroc, s'il ambitionne de devenir le modèle africain en matière de production d'électricité verte, reste dépendant à l'heure actuelle à 90% des importations pétrolières. Rabat mise ainsi sur ce vaste projet pour faire baisser sa facture énergétique, mais aussi à terme exporter son électricité. Avec comme premier client potentiel, l'Allemagne, qui a programmé sa sortie du nucléaire en 2022. La KWF, banque allemande de développement, est d'ailleurs le premier investisseur de la centrale Noor avec un prêt dépassant les 800 millions d'euros.
Pour pérenniser le fonctionnement de cette centrale, tout le défi résidera en la capacité d'un transfert de compétences réussi des entreprises exploitantes étrangères vers la main d'œuvre locale. Pour ce faire, la très puissante Agence de l'énergie solaire (Masen) veille au grain et multiplie les démarches pour former une véritable filière industrielle dans le royaume chérifien. L'objectif, à lointaine échéance, pouvoir dupliquer ces infrastructures sur le continent africain et participer à son électrification.