Les victimes de ce nouvel épisode de méningite sont âgées de 5 à 14 ans. Le Nigeria est donc engagé dans une course contre la montre. Plusieurs millions de vaccins sont nécessaires pour enrayer l'épidémie. C'est une estimation du Centre nigérian de contrôle des maladies.
Chikwe Ihekweazu est le responsable de cette agence fédérale de santé. « Malheureusement, les stocks mondiaux du vaccin contre la souche de méningite C sont limités. Et le vaccin est distribué exclusivement par l'Organisation mondiale de la santé. Pour l'épidémie en cours, nous venons de recevoir 500 000 doses. Nous démarrons une campagne de vaccination à partir du 11 avril prochain dans l'Etat de Zamfara. En parallèle, nous travaillons dans les Etats voisins de Sokoto et de Katsina », explique-t-il.
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L'Etat de Zamfara est l'épicentre de l'épidémie. Et avec ceux de Sokoto et Katsina, ce sont trois des Etats les plus touchés. Le Nigeria est au cœur de ce qu'on appelle la « ceinture de la méningite » de l'Afrique subsaharienne. Cette zone s'étend du Sénégal à l'ouest jusqu'à l'Ethiopie à l'est. Toute cette zone connaît des épisodes de méningite.
« Nous avons fait une grande campagne de vaccination, il y a trois, quatre ans. A cette époque, la souche prédominante était la méningite A. C'est la deuxième année de suite que nous subissons une épidémie de méningite C. Donc, ça signifie que désormais nous devons vraiment repenser notre stratégie », estime Chikwe Ihekweazu.
Un changement de politique de santé indispensable dans un pays où résident près de 200 millions d'habitants.