Jamais dans sa carrière, Jean-Pierre Lacroix n'aura eu à gérer autant de dossiers africains. Ce diplomate chevronné de 56 ans a été en poste à Washington, Prague ou encore Stockholm. Désormais 80% de son personnel se trouve en Afrique, où certains dossiers sont brûlants.
D'abord la RDC, où le nombre de Casques bleus vient d'être revu à la baisse, alors que la région des Kasaï s'enflamme. Des soldats congolais sont soupçonnés d'exactions. Selon son prédécesseur Hervé Ladsous, « malgré les efforts pour former les FARDC, il reste du travail ».
Deux employés de l'ONU ont été assassinés et Jean-Pierre Lacroix devra suivre de près cette affaire ô combien symbolique. Sans oublier l'accord de la Saint-Sylvestre et la transition politique, dont la mise en place est déjà extrêmement tendue.
Autre transition complexe, le Mali, où les autorités intérimaires peinent à retourner dans le Nord. Dans le même temps, une nouvelle alliance jihadiste mène ses premières attaques, compliquant un peu plus le retour à la stabilité.
Enfin, la guerre au Soudan du Sud. Hervé Ladsous parle d'« un risque de génocide ». Mais malgré son investissement personnel, l'embargo sur les armes n'a pas été voté au Conseil de sécurité. Jean-Pierre Lacroix pourrait tenter de réussir là où son prédécesseur a échoué.
Des défis d'autant plus difficiles que la question budgétaire se pose. En effet, le diplomate français devra négocier avec l'imprévisible administration Trump qui souhaite réduire sa contribution financière.
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