Dans les locaux du ministère de la justice, l'audience a duré près d'une heure. Le temps pour les deux émissaires de la Cour pénale internationale de dresser le bilan de l'extradition puis de l'inculpation du militaire « Toumba » Diakité, l'un des principaux responsables présumés du massacre du stade.
« Sa responsabilité, il faudra encore la définir dans une procédure judiciaire, explique Franco Matillana, expert pour la CPI. C’est quelqu’un qui aurait des choses à dire. Nous on n’est pas là pour faire la leçon, ni donner des instructions. C’est un dossier qui reste entièrement entre les mains des Guinéens et c’est aux Guinéens de faire justice dans cette affaire. »
Pourtant, l'ancien ministre de la Défense en poste en 2009, le général Sékouba Konaté a indiqué à plusieurs reprises, notamment la semaine dernière dans la presse locale, qu'il répondra uniquement devant la Cour pénale internationale. « Ce n'est pas à lui de décider », répond Cheikh Sakho, ministre de la Justice.
« La justice guinéenne a demandé à auditionner Sékouba Konaté. Il y a au moins deux commissions rogatoires qui sont parties à Addis-Abeba et au Maroc. Qu’il soit interrogé, dans un premier temps en qualité de témoin, et les magistrats apprécieront. Vous savez, dans notre pays, il faut que chacun assume sa part de responsabilité. » Le ministre assure que le procès s'ouvrira avant fin 2017.