L'Union européenne a envoyé deux notes verbales au Gabon en décembre et en février. Dans ces courriers diplomatiques, Bruxelles demande un dialogue renforcé avec Libreville. Or selon plusieurs sources, le pouvoir gabonais n'a pas répondu. Le service extérieur de l'UE explique qu'en cas de non-réponse, « la position européenne sera revue et d'autres mesures seront envisagées ».
Le Premier ministre gabonais lui explique que les sujets de discussion proposés par l'UE sont déjà compris dans le dialogue politique qui va s'ouvrir à Libreville. « Il faut laisser les Gabonais examiner ces questions avant de les aborder avec un partenaire étranger », indique Emmanuel Issozé Ngondet.
Mais Bruxelles n'en est pas resté là. L'UE affirme que le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme était prêt à envoyer fin janvier, une mission d'évaluation au Gabon pour enquêter sur les violations des droits de l'homme présumées. Les Européens étaient d'ailleurs prêts à financer l'opération.
Mais selon un membre du Haut-Commissariat, cette mission serait malvenue. « Vu le contexte, Libreville dirait qu'elle est biaisée et refuserait de coopérer. Or ces missions se font avec l'accord du pays hôte », dit-il. Il explique que le HCDH préfère attendre le résultat du dialogue politique, en espérant des engagements sur les droits de l’homme.
Il précise toutefois que d'autres options existent en citant la Birmanie, où l'ONU avait enquêté depuis un pays voisin, puis publié un rapport accablant pour le pouvoir birman.