Au sein du parti présidentiel, c'est l'expectative. La plupart des membres de l'UPR disent ne pas savoir vers quelle option se dirige le chef de l'Etat. Et en attendant que Mohamed Ould Abdel Aziz s'exprime, les ténors du pouvoir se gardent bien de faire des pronostics.
La fronde des 23 sénateurs de la majorité continue cependant d'alimenter les conversations. Un des membres influents du parti ne veut pas prononcer le mot de traitre, mais reconnait qu'il s’agit bien de cela. « Ces sénateurs n'avaient rien laissé paraître quand le président les a reçus, dit-il, et ils ont voté contre, c'est impensable. »
Pourquoi ces élus n'ont pas suivi la ligne du parti alors que les députés ont été beaucoup plus disciplinés ? Chacun a son explication, mais l'important maintenant c'est de savoir quelle leçon le président va tirer de ce vote.
Mohamed Ould Abdel Aziz peut jouer l'apaisement et décider d'enterrer ou de réécrire son projet, avec ou sans la participation de la classe politique. Il peut aussi soumettre son texte aux Mauritaniens. « Il faut alors que le référendum soit bien préparé s'il veut éviter un nouveau camouflet », prévient un observateur de la vie politique.