Face aux diplomates onusiens, Cheikh Sako, le ministre guinéen de la Justice, s'est montré rassurant et ferme : l'instruction du procès des événements du 28 septembre 2009 sera bientôt bouclée, promet-il : « On espère que l'instruction va s'acheminer dans les semaines à venir. Ce procès aura lieu en Guinée avec toutes les règles de droit ».
Les Nations unies recommandent notamment de suspendre les responsables inculpés dans ce dossier. Mais au sortir du dialogue interactif, cette question reste toujours sans réponse. « Ça représente un problème. Certains principaux responsables qui sont cités sont là, ils sont aux affaires, dénonce Biro Diawara, membre de la Rencontre africaine de défense des droits de l'homme. Et nous demandons plus de garanties pour la protection des témoins et des victimes. »
La difficile éradication de l'excision
Autre problème abordé : l'éradication de l'excision. Selon l'OMS, 95,6% des femmes âgées de 15 à 49 ans sont concernées par cette pratique. D'après les autorités, le nouveau Code pénal sanctionne plus durement cette pratique. Mais elles se heurtent à une culture traditionnelle très ancrée. « Le gouvernement a déployé des moyens en matière de lutte contre l'excision, mais nous savons à quel point les socles traditionnels se battent aussi sur cette question-là et nous devons jouer de la subtilité en matière de méthode pour faire en sorte que le combat de l'Etat ne soit pas la destruction de l'Etat », explique Gassama Diaby, le ministre de l'Unité nationale.
Les autorités guinéennes affirment ainsi entamer un long processus de sensibilisation pour changer progressivement les mentalités.