Les chiffres parlent d'eux-mêmes selon la ligue Iteka : 22 cadavres retrouvés dans les rues ou les bois en janvier, 17 en février et déjà 24 rien que pour les trois premières semaines de mars. La plus ancienne ligue des droits de l'homme du Burundi, passée désormais dans la clandestinité, accuse le pouvoir burundais dominé par le parti issu de l'ex-rébellion hutu du Cndd-FDD d'être derrière ces assassinats. La ligue Iteka explique que les victimes sont souvent enterrées précipitamment, mais elle a pu établir un profil de la plupart d'entre elles.
« Beaucoup de fois, ces cadavres ne sont pas identifiés, témoigne son président, Anschaire Nikobamye (...) Cette situation nous préoccupe énormément, c’est pourquoi chaque semaine nous crions à la communauté internationale pour qu’elle puisse intervenir. »
Le premier vice-président burundais a réagi vivement à ces accusations. Gaston Sindimwo assure que « la sécurité est totale » et il dénonce à son tour une volonté de précipiter le Burundi dans un conflit ethnique de la part de ses détracteurs : « Cela sort de la bouche de ceux qui veulent plonger le Burundi dans le chaos, mettre l’huile sur le feu afin que le conflit ethnique puisse s’ériger au moment où nous enterrons ce que vous appelez conflit ethnique. Voilà, nous déplorons ces cas que nous observons ces jours-ci. C'est pourquoi nous allons mettre le paquet pour faire toute la lumière. »
Quant à demande d'une enquête indépendante, il ne veut pas en entendre parler. Le Burundi dit-il, a de bons enquêteurs.