Kalifat Oluwasola suit des cours à l'Alliance française. Débutante, cette assistante de direction s'est lancée depuis un mois. Kalifat a eu le déclic après avoir raté une superbe promotion professionnelle : « Je me suis complètement plantée, car j'étais incapable de parler français. Alors je, me suis dit qu'il fallait que je commence maintenant à apprendre, au cas où une nouvelle offre d'emploi se présente. J'ai compris l'avantage d'avoir une seconde langue. L'anglais est une langue universelle, maîtriser le français, c'est du gagnant. »
A Lagos, les cabinets de recrutement privilégient les candidates et candidats francophones. Depuis sa sortie de l'université, Tijani n'a jamais connu le chômage. Il travaille pour une multinationale africaine de réassurances. « Le français, raconte-t-il, si tu le maîtrises, tu vas trouver de très bon boulot. C'est toi même qui sera en train de choisir ce que tu veux. Tu vas dire non, ça je ne veux pas. Donc j'ai été recruté en tant qu'assistant protocole. Mais grâce du français, maintenant c'est moi qui gère le site, grâce au français maintenant mélangé avec les nouvelles technologies. Ma vie c'est comme ça... C'est formidable. »
Autrefois négligé, le français a connu un boom ces dernières années. Formateur indépendant, Jean-Luc Kossigan a quitté le Ghana puis le Togo, pour enseigner dans la capitale économique du Nigeria. « Auparavant, il y avait beaucoup de gens qui sollicitaient le français. Ils ont des business dans des pays francophones limitrophes du Nigeria. Des avocats, des juristes. Mais avec la crise actuelle qui se passe maintenant, bon. C'est comme si on veut réduire les choses », raconte-t-il.
En attendant de retrouver des clients professionnels, Jean-Luc assure des heures désormais dans une école primaire. Les écoles privées proposent dans leur catalogue le français comme un produit d'appel.