Des violences en 2008, en 2015, en 2017 : les voisins de l'Afrique du Sud s'interrogent. Le gouvernement sud-africain fait-il assez pour protéger les ressortissants étrangers vivant dans le pays ?
En 2008, plus de soixante personnes sont décédées lors d'incidents xénophobes et, à ce jour, il n'y a eu quasiment aucune condamnation. D'après l'Institut des relations entre les races, les étrangers représentent seulement 4 % de la population. Et ils travaillent souvent à leur propre compte.
Ces informations sont ignorées par les autorités, selon Jean-Pierre Misago de l'université de Johannesburg. « Les politiques cherchent des boucs émissaires, surtout quand ils ne sont pas capables de tenir leurs promesses. Vous entendrez ça au niveau du gouvernement, du Parlement, au niveau local : "Il n'y a pas de médicaments à l'hôpital, c'est la faute des Zimbabwéens ; il n'y a pas de place à l'école, c'est parce que les étrangers envahissent le pays ; le chômage, ce sont les étrangers qui prennent le travail" », dénonce-t-il.
Lors des violences de ces dernières semaines, certaines chancelleries ont regretté que Pretoria nie le caractère xénophobe de ces attaques, préférant parler de criminalité.