Des herbes hautes ont déjà envahi la cour royale. Quelques poteaux, un semblant de mur, signalent encore qu’il existait plusieurs maisons ici. « Il y avait du sang ici, raconte un homme, on nous a dit que c’est ici que le grand chef avait été tué. Là-bas il y avait un cadavre, là-bas un autre. On nous a dit que son corps a été emmené à Kananga. »
En ce 12 août 2016, ses jeunes frères disent que Kamuina Nsapu attendait la visite annoncée d’une délégation de parlementaires venus négocier avec lui. « On nous avait informés que les militaires venaient, nous avons fui, mais le grand chef est resté. Quand nous sommes partis, à notre retour on a dit que c’est ici que le grand chef a été tué. »
Selon sa famille, la colère du chef est d’abord née de sa frustration de ne pas être reconnu par l’Etat, puis d’une perquisition musclée chez lui au cours de laquelle des militaires auraient violé ses attributs de pouvoir.
Comment l’insurrection peut s’étendre aujourd’hui dans cinq provinces ? Ses proches disent ne rien comprendre : « Ils ont pris le nom du chef mais on ne sait pas si ils ont pris ce nom comme ça au hasard », s’interroge l’un d’eux. La famille de Kamuina Nsapu dit aujourd’hui avoir renoncé à toute violence et attendre toujours que son corps lui soit restituée.