« Il est trois heures du matin lorsqu’une douzaine de soldats entrent dans la maison », raconte une habitante depuis son lit d’hôpital. Ils ont ouvert le feu sur elle avant de la ligoter, de bâillonner ses enfants et d’emporter son mari, blessé par balle aux deux jambes.
Dehors les soldats prennent un autre homme avec eux avant de disparaître en direction de la frontière angolaise, à trois kilomètres de là. Les habitants de Kai-Nganga sont formels : les soldats parlent portugais et portent des uniformes des Forces armées angolaises.
« C’est la quatrième incursion depuis le début de l’année, soupire l’un d’entre eux. Ils viennent chercher ceux qu’ils soupçonnent de faire partie du Flec », le mouvement indépendantiste du Cabinda. Selon leurs proches, les deux disparus n’avaient aucune activité politique.
La gouverneure du Cabinda dit n’avoir aucune information à ce sujet. Mais des sources congolaises confirment l’incident et l’ouverture d’une enquête. Depuis Genève, le porte-parole du Flec dénonce une intensification des opérations militaires contre les Cabindais à l’approche des élections générales, y compris par-delà les frontières.