Impossible de séparer les dernières décisions prises sous l'égide du Parlement libyen installé à Tobrouk, dans l'est du pays, de l'offensive dirigée par une coalition des milices d'extrémistes islamistes, en fin de semaine dernière. Une offensive qui a permis à ces groupes de reprendre le contrôle des champs pétroliers aux mains du maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'est-libyen.
Cette coalition, bénie par le gouvernement de Fayez el-Sarraj à Tripoli et par l'ex-mufti Sadiq al-Ghariani, regroupe pêle-mêle les brigades de défense de Benghazi et le Groupe islamique combattant, tous les deux dépendants d’al-Qaïda, ainsi que des Frères musulmans et d'autres groupes plus petits. Selon le porte-parole du Parlement, ce regroupement est soutenu par « des forces à l'intérieur du pays comme à l'étranger ».
Lundi soir, lors du vote, 73 parlementaires ont voté pour une « suspension » de l'accord politique. Ce qui signifie un retour à la case départ en Libye. Mais le Parlement, à l'image du pays, est divisé sur la question. Des élus refusent cette décision. Ils l'ont fait savoir par un communiqué dans lequel ils disent « craindre pour l'avenir de la Libye ». Ces parlementaires menacent de se réunir dans une autre ville. Certaines sources mentionnent que le Conseil présidentiel, dirigé par el-Sarraj, prépare cette réunion pour qu'elle se tienne à Tripoli.