Dans cette famille du quartier Ma Campagne, c'est jour de lessive. Maïs, son frère et sa sœur, chacun équipé d'un seau d'eau, frottent énergiquement du linge avec du savon. A leurs pieds, des bidons d'eau ramenés de chez les voisins, car chez eux le robinet ne coule pas. « Le problème d’eau c’était avant. Mais à cause du problème Bundu dia Kongo, on nous a coupé le courant d’électricité ».
Un voisin qui vit sur la même parcelle renchérit : « Le 14 février, on nous a coupé le courant et jusqu’à aujourd’hui on n’a pas le courant. C’est un problème ».
Car le 14 février, pour obliger le chef spirituel de la secte Bundu dia Kongo, accusé d'appels au soulèvement, à se rendre, les autorités ont coupé l'eau et l'électricité de tout le quartier. Vendredi, le chef spirituel a été arrêté, mais le courant pas rétabli.
Résultat dans la parcelle d'à côté, on démonte une tringle à rideaux. Nathalie, mère de deux enfants, a carrément décidé de déménager : « Ce n’est pas normal. On ne peut pas pénaliser tout un quartier, toute une population. On demande au gouvernement de voir comment il peut vraiment résoudre ça ».
Dimanche après-midi, toutes les maisons de la rue dans laquelle vivait Ne Mwanda Nsemi étaient toujours privées de courant. Et ce malgré d'énormes poteaux électriques et une ligne haute tension qui passe justement dans cette rue et lui a donné son nom.
Le député Ne Mwanda Nsemi a de son côté été placé en détention provisoire à la prison de Kinshasa ce week-end. Le bureau du Parlement doit maintenant se prononcer sur une éventuelle levée de son immunité parlementaire qui pourrait ouvrir la voie à des poursuites.