Fespaco: projection de «Praising the Lord Plus One» du Ghanéen Kwaw Ansah

Le 25e Fespaco - festival panafricain de cinéma et de production audiovisuelle - en est à son deuxième jour de compétition. Ce lundi 27 février, entre en lice, pour la plus haute récompense, l’Etalon d’or de Yennenga, un film d’un réalisateur déjà primé au Fespaco. Il s’agit de « Praising the Lord Plus One », de Kwaw Ansah. A 76 ans, le réalisateur ghanéen est le doyen de la compétition. Il a déjà remporté le grand prix, l’étalon de Yennenga, en 1989 avec « Heritage Africa », sa fresque sur la guerre d’indépendance au Ghana.

Après une trilogie - « The good old days » - sur l’indépendance du Ghana, Kwaw Ansah choisit un sujet très actuel pour sa nouvelle fiction sortie en salles, au Ghana, en 2013, à savoir la multiplication en Afrique d’églises chrétiennes animées par des pasteurs autoproclamés. « Praising the Lord Plus One » met en scène un prédicateur qui se fait appeler Apôtre prophète Gabriel et qui profite de la faiblesse de personnes en difficulté - un couple qui n’arrive pas à avoir un enfant, un père de famille dont la fillette est asthmatique - pour gagner de l’argent, beaucoup d’argent.

Lors de la projection, ce lundi matin, ce film a fait réagir la salle. Beaucoup ont ri lors de séquences de prêches exaltés du faux prophète. Yasmine, étudiante en tourisme et cinéphile passionnée, explique y avoir retrouvé des situations véridiques.

« Cela reflète beaucoup la réalité, surtout en Afrique. Il y a tellement de temples qui se créent ! Les gens créent des temples pour pouvoir abuser des gens, pour avoir de l’argent. Ce sont des choses que l’on rencontre vraiment en Afrique. Je pense que ce sont donc des faits réels qu’ils ont essayé de montrer au public », a-t-elle dit.

« Praising the Lord » est desservi par une image télévisuelle, une prise de son inégale et des longueurs aussi. Mais l’interprétation d’Ecow Smith Asante, très crédible en Tartuffe moderne, finit par retenir l’attention.
 

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