Pour son premier voyage en Afrique en tant que ministre, Boris Johnson était attendu. Ce thème du Commonwealth lui avait valu un déluge de commentaires en 2002, après un éditorial malheureux et raciste sur « ces foules de négrillons agitant des drapeaux » pour accueillir la reine.
Les journalistes gambiens qui comptaient l'interroger là-dessus lors d'une conférence de presse ont été priés de ravaler leurs questions. Pas question de gâcher l'annonce du retour de la Gambie dans l'organisation issue de l'ex-empire, que Yahya Jammeh avait quittée avec fracas en 2013, la considérant comme un prolongement de la colonisation britannique.
Et peu importe si, comme le rappelle le secrétariat du Commonwealth, l'adhésion est un long processus et devra être validée par les 52 chefs d'Etats. Boris Johnson a assuré qu'il ferait tout son possible pour accélérer les choses.
Aide à la réforme de la justice
A Banjul, le chef de la diplomatie britannique a aussi parlé de lutte contre l'émigration. Des milliers de jeunes Gambiens fuient leur pays vers l'Europe chaque année.
Il a aussi été question de justice puisque le Royaume-Uni va assister le gouvernement gambien dans sa réforme du secteur judiciaire, après les 22 ans de régime dictatorial.
Enfin, les Britanniques pourraient réinvestir dans le secteur touristique. La Gambie est une destination prisée des Anglais, mais la fréquentation a chuté ces dernières semaines en raison de l'instabilité politique. Le voyage de Boris Johnson avait aussi valeur de marqueur d'une stabilité retrouvée.