Les autorités guinéennes de l’éducation ont du faire face à une journée très mouvementée ce lundi 13 février, tant à Conakry que dans le pays profond. Les manifestants, des jeunes scolaires appuyés par des désœuvrés, ont violemment affronté les forces de l’ordre dans plusieurs quartiers de la capitale Conakry. Ils ont érigé des barricades, brûlé des pneus, renversé des poubelles et jeté des cailloux sur les forces de l’ordre qui ont répliqué par des tirs de gaz lacrymogènes. De nombreuses interpellations de manifestants ont été signalées par endroits.
Le mouvement de grève des enseignants, largement suivi dans presque tout le pays, est lié à des revendications d’ordre corporatiste. Les grévistes exigent notamment la titularisation des vacataires au sein de l’éducation publique et le maintien de leur indice salarial obtenu sous le régime de feu président Lansana Conté.
Début février le gouvernement, qui voulait à tout prix empêcher ces mouvements, avait ordonné la fermeture de toutes les écoles du pays pour une période de douze jours, le temps qu’il fallait selon lui pour ventiler à travers le pays de nombreux enseignants nouvellement recrutés.
Le porte-parole du gouvernement et ministre de l’Enseignement technique et professionnel avait appelé dimanche soir les élèves au calme, soulignant que les discussions entre le gouvernement et syndicalistes avançaient plutôt bien. Un appel qui est simplement tombé dans les oreilles de sourds.