« Dix-huit mois de crise politique à Bissau, c'est beaucoup trop long ! » Voilà le constat d'un diplomate de la Cédéao visiblement excédé par les atermoiements de la classe politique et en particulier ceux du président José Mário Vaz.
Ce dernier n'a toujours pas appliqué l'accord de Conakry, pourtant signé en octobre dernier. Un accord qui prévoyait la nomination d'un Premier ministre de consensus, c'est-à-dire accepté par tous et notamment le PAIGC, le parti majoritaire à l'Assemblée. Au lieu de ça, le président a nommé en novembre dernier un homme qui ne fait pas l'unanimité, Umaro Cissoko Embalo.
Celui-ci a tenté, mais en vain, de faire capoter l'accord de Conakry en attaquant frontalement le médiateur Alpha Condé. Manœuvre vouée à l'échec et qui a sérieusement écorné son image à Abuja. Aujourd'hui, un haut responsable de la commission de la Cédéao estime qu'il est temps de montrer à Bissau que les patiences sont usées.
En décembre, les chefs d'Etats de la Cédéao avaient voté le principe du retrait progressif de l'Ecomib, la force ouest-africaine présente à Bissau. La commission s'apprête à débuter le rapatriement dès le mois d'avril. Un geste qui, espère-t-on à Abuja, permettra de faire réfléchir les hommes politiques récalcitrants à respecter leur propre signature.