« Les autorités intérimaires sont censées être là où il n'y a pas d'Etat », clame Ibrahim Abdoulaye Cissé, président de la Commission de travail pour la volonté de Gao. « Ici nous avons l'Etat, nous avons même voté lors des élections communales, poursuit-il. Alors pourquoi nous imposerait-on des groupes armés pour nous diriger ? »
Ce qui dérange ces jeunes issus de la société civile, c'est la personnalité même des ces futures autorités intérimaires. A Gao, c'est la Plateforme, un groupe pro-gouvernemental, qui va diriger la région jusqu'à l'organisation d'élections, ce que refusent les jeunes. Ibrahim Abdoulaye Cissé pointe du doigt les conflits incessants entre les différentes factions de ces groupes armés.
Du côté des chefferies traditionnelles, notamment de la communauté songhoï, on plaide pourtant pour l'installation de ces autorités et surtout pour la mise en place des patrouilles mixtes, affirme le chef songhoï de la région de Gao Moussa Souma Maïga : « Il va falloir expliquer aux jeunes l'intérêt de ces dispositions et les convaincre ». Et cela tombe à pic alors qu'une réunion se tient à Gao entre les leaders communautaires, avec pour objectif de préparer la conférence d'entente nationale prévue à Bamako au mois de mars.