Heurts au Parlement sud-africain: chacun se renvoie la balle

En Afrique du Sud, au lendemain du discours à la nation de Jacob Zuma, qui a été émaillé par l'expulsion musclée des députés du parti Combattants pour la liberté économique (EFF) de Julius Malema, et un déploiement de l'armée sans précédent autour du Parlement, chacun se renvoie la balle et s'accuse mutuellement d'avoir créé le chaos au sein de l'Assemblée.

Le discours à la nation de jeudi soir a été sans aucun doute l'un des « pires » qu'ait connu le pays, selon de nombreux observateurs. Le Conseil sud-africain des Eglises regrette cette « tragi-comédie annuelle » qui met en évidence les divisions profondes de l'Afrique du Sud.

L'organisation religieuse estime que le spectacle de « la police en tenue anti-émeute », « les gaz lacrymogènes tirés au sein du Parlement » et « le traitement réservé aux journalistes » jeudi soir, sont « à la limite de la constitutionnalité ».

L'Alliance démocratique (DA) a d'ailleurs annoncé ce vendredi son intention de saisir la Justice, pour que le déploiement des militaires autour du Parlement soit déclaré anticonstitutionnel. « Nous devons agir dès à présent, pour éviter une militarisation rampante, similaire à ce que nous avons connu sous l'apartheid » a notamment déclaré un responsable de la DA.

Mais les parlementaires du Congrès national africain (ANC) ne l'entendent pas de cette oreille. Leur chef de file accuse l'Alliance démocratique de faire de la récupération politique. Quant aux députés EFF, leur attitude lors de ce discours à la nation constitue « une honte nationale ». L'ANC demande que les responsables de dégradations au sein Parlement soient rapidement identifiés et traduits en justice.

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