Une délégation du Cnared s'est rendue fin janvier à Kampala où elle aurait rencontré à deux reprises le médiateur en chef dans la crise burundaise, Yoweri Museveni. Entre les deux rendez-vous, le président ougandais a reçu l'ancien président tanzanien Benjamin Mkapa, chargé de l'épauler dans sa tâche.
Des sources diplomatiques ajoutent que l'opposition burundaise en exil avait également intérêt à trouver une porte de sortie honorable en raison de dissensions internes la question du dialogue.
Depuis, le Cnared a mis un bémol à ses communiqués incendiaires contre le facilitateur tanzanien, qui a mis aussi de l'eau dans son vin. Benjamin Mkapa devrait d'ailleurs inviter cette fois les principaux membres de cette coalition, sans tenir compte du veto de Bujumbura.
Et c'est de ce côté que ça coince encore. Le gouvernement burundais continue de jurer qu'il n'acceptera jamais de s'asseoir à la même table qu'une opposition en exil, qualifiée de violente. Mais celui-ci est soumis à de fortes pressions, notamment de la communauté internationale. Le secrétaire général du parti au pouvoir, le général Evariste Ndayishimiye, revient d'ailleurs de Dar es-Salaam où cette question a été au centre des discussions.
En attendant, Mkapa semble décidé à faire les choses autrement cette fois-ci. Après quatre de jours de consultation avec un groupe de travail qui comprend l'ONU et l'Union africaine notamment, il devrait recevoir aujourd'hui à Arusha tous les envoyés spéciaux de l'ONU, de l'UA, des Etats-Unis ou encore de la Belgique et de l'UE.
Il explique que huit points seront à l'ordre du jour des futures négociations, dont la fameuse question du troisième mandat du président Pierre Nkurunziza. De quoi satisfaire l'opposition en exil.