C'est un roman de réparations. Quand Emmanuel Dongala a appris que la Sonate à Kreutzer avait en fait été composée par Beethoven pour un autre musicien, il s'est intéressé à ce jeune garçon dont le nom pourtant n'est pas passé à la postérité.
Georges Bridgetower, né d'une mère polonaise et d'un père noir originaire de la Barbade, a en effet existé au Siècle des Lumières. Il était même extrêmement célèbre car il jouait divinement du violon, dès l'âge de 9 ans, comme on le découvre dans la première scène du roman en avril 1789.
De Paris à Vienne, en passant par Londres, Emmanuel Dongala restitue avec précision la vie artististique européenne de cette époque, et raconte les grands mouvements du tournant de ce siècle : la fin de l'esclavage, la révolte du peuple français et l'émancipation des femmes.
Porté par un souffle historique, ce roman rend donc aussi ses lettres de noblesses à Georges Bridgetower dont le talent avait émerveillé Beethoven au point qu'il lui écrive cette sonata mulattica. Une brouille entre les deux amis explique que finalement le morceau ait été dédié à Kreutzer, musicien français et également violoniste. Mais grâce à Emmanuel Dongala, plus personne n'oubliera que cette oeuvre musicale aurait dû en effet s'appeler La Sonate à Bridgetower.
► Emmanuel Dongala est l’invité de Littérature sans frontières dimanche 5 février