Le rapport présenté est accablant. L'année dernière, les autorités de la province mettent fin à leur contrat avec un établissement psychiatrique et décident de transférer les 1 300 patients dans des ONG communautaires, apparemment pour des raisons financières, conclut le docteur Malegapuru Makgoba, auteur du rapport.
« Le département de la santé de la province a pris des patients souffrant de maladies mentales d'une institution homologuée et les a transférés dans 27 organisations qui n'avaient pas de licence pour opérer, ou alors des licences qui n'étaient pas adaptées pour ce genre de soin. Pas la peine de vous dire qu'il y a un problème de légalité », explique le docteur.
A l'époque, plusieurs organisations de la société civile, dont l'Association sud-africaine des maladies mentales, ont fait part de leur préoccupation. Pour Mark Heywood, outre le manque de qualification de certains établissements ayant reçus des patients, leur transfert s'est fait à la hâte et a été mal préparé : « Certains malades sont décédés parce qu'ils n'ont reçu aucun soin, d'autres parce qu'ils n'auraient pas reçu suffisamment de nourriture. Certains sont décédés car les blessures qu'ils s'étaient infligées n'ont pas été traitées, et d'autres parce qu'ils n'ont pas reçu les médicaments qu'ils devaient prendre. Des 94 personnes décédées, seule une est morte de la maladie dont elle souffrait. »
Heywood déplore le manque de budget et d'intérêt des autorités pour ces patients. Quant au rapport, il souligne que le bilan pourrait s'alourdir et recommande une enquête judiciaire.