« SVT, physique, français, histoire et maths... J'ai déjà mis les cahiers dans le sac. Je suis très contente ! » Son cartable bien rempli, Samira est fin prête à reprendre le chemin des classes. Après trois semaines de grève de son instituteur, cette élève de 4ème est impatiente de retrouver ses camarades, et assure-t-elle, de refaire des devoirs et des interrogations écrites. Dans cette famille abidjanaise, personne n'a compris quelles étaient les raisons de la grève des professeurs. Et la réouverture annoncée des écoles ne parvient pas à dissiper les inquiétudes.
« Trois semaines, c'est beaucoup. Les enfants sont à la maison, ils ne font que jouer. Il y en a une qui doit passer en CP. A l'examen, comment ça va se passer ? Moi en tout cas, j'ai peur pour ma fille », s'inquiète Sali, la tante de Samira.
Pour éviter de mauvais résultats aux examens de fin d'année, la ministre de l'Education nationale a annoncé que le calendrier scolaire serait réaménagé. Maimouna, la maman de Samira a préféré investir dans un grand tableau noir.
« C'est pour les enfants, pour étudier, le soir. On est obligé de faire les cours, le soir », explique-t-elle.
Désormais, pour rattraper le retard un professeur viendra donner des cours supplémentaires et payants aux enfants de la famille. Car ici chacun craint une reprise de la grève. Les syndicats ont prévenu qu'ils ne faisaient que la suspendre. Elle reprendra dans un mois ont-ils promis, si les négociations avec le gouvernement n'ont pas abouti.