A l'entrée du tribunal de la commune V de Bamako, de jeunes Maliens patientent pour chercher des pièces indispensables pour passer des concours : « Chaque fois que je suis venu, ils étaient en grève, déplore l'un d'eux. Je fais le va-et-vient depuis trois semaines ».
A deux pieds de là, au commissariat du IVe arrondissement de Bamako, comme dans les autres commissariats, à cause de la grève, les gardes à vue sont prolongées, faute de suite judiciaire. La grève est également ressentie dans les prisons : pas de jugement, pas de libération de détenus. Le système judiciaire malien est donc paralysé.
L'Etat n'a pas les moyens
« Il s’agit notamment du salaire, rappelle Siaka Sirama Coulibaly, le président du Syndicat libre de la magistrature (Sylima). Il s’agit des primes et indemnités ; puis la relecture de statuts de la magistrature ». Côté gouvernement malien, on rappelle l’incidence des doléances des magistrats sur le budget national : environ 34 milliards de francs CFA par an.
L’Etat n’a pas pour le moment ces moyens, a rappelé le ministre malien de la Justice, qui s’est exprimé dans la presse. Maître Mamadou Ismaël Konaté appelle par ailleurs les grévistes au dialogue.