Gabon: les avocats de l'ex-ministre du Pétrole dénoncent son incarcération

Au Gabon, plusieurs avocats sont sortis du silence après l'incarcération de deux anciens ministres d'Ali Bongo, dans le cadre d’une opération mains propres. C’est le cas, notamment, du Collectif des avocats de l'ancien ministre du Pétrole, Etienne Dieudonné Ngoubou. Lors d'une conférence presse qu'ils ont donnée, vendredi 20 janvier, quatre avocats dont deux sont venus de France, ont dénoncé des procédures irrégulières contre leurs clients.

« Notre client a le moral malgré une santé fragile », ont indiqué les avocats. Pour cette première sortie devant la presse, ils ont fait remarquer que l'incarcération de l'ancien ministre du Pétrole, quatre jours après son limogeage du gouvernement, est une violation de l'article 78 de la Constitution gabonaise.

Cet article dispose que les membres du gouvernement sont jugés devant la Haute Cour de justice pour les crimes commis durant l'exercice de leurs fonctions. Or, Etienne Dieudonné Ngoubou n'est pas poursuivi par cette cour.

Maître Félicité Esther Zeifman, avocate au barreau de Paris, a demandé l'annulation de la procédure en cours. « Notre client entend être jugé, mais par une juridiction compétente. Nous demandons que la Constitution soit respectée parce qu’elle s’impose à tous », a-t-elle déclaré.

Pour sa part, Maître Richard Sedillot, du barreau de Rouen, en France, a demandé l'intervention du chef de l'Etat : « Monsieur le président de la République, qui est le gardien de la Constitution, qu’il donne des ordres pour que la Constitution soit respectée. »

Le problème, c'est que la Haute Cour de justice n'a jamais fonctionné.
Aujourd'hui, en dehors d'Etienne Dieudonné Ngoubou, il y a aussi l'ex-puissant ministre de l'Habitat, Magloire Ngambia, qui est également en prison.

La rumeur accuse ces deux anciens ministres d'avoir détourné 500 milliards de Francs CFA, ce que les avocats d’Etienne Dieudonné Ngoubou n'ont pas souhaité commenter.
 

Partager :