Le rapport préliminaire qui a fuité dans la presse a soulevé beaucoup de réactions cette semaine. Alors que les responsables de la banque Absa pointent des irrégularités factuelles et des incompréhensions, certains dénoncent une « diversion politique ».
Pour le parti d'opposition Cope, la fuite de cette enquête encore inachevée a été orchestrée pour détourner l'attention du dernier rapport de l'ex-médiatrice Thuli Madonsela sur les crimes de corruption au sommet de l'Etat et sur les liens entre le président Jacob Zuma et la famille Gupta.
De fait, depuis quelques jours, le Congrès national africain a redoublé ses attaques contre l'ex-médiatrice de la République. En effet, une partie de l'enquête visant Absa a été menée du temps où Thuli Madonsela occupait encore ce poste. L'ANC l'accuse donc d'avoir volontairement délaissé ses travaux sur Absa pour publier « au plus vite » son enquête sur « la prise de contrôle de l'Etat ».
Pour l'ANC, c'est le signe que Thuli Madonsela priorisait les affaires qui pouvaient nuire au président et au parti majoritaire. En attendant, le ministre des Finances Pravin Gordhan a demandé des explications sur la raison de ces fuites qui sèment le trouble dans l'opinion.