RDC: enrôlement difficile dans la province du Tanganyika

Dans la province du Tanganyika, l’enrôlement des électeurs est en cours. Un enrôlement sur fond de conflit entre les Lubas et Pygmées, mais aussi de rivalités politiques. Plus de 340 000 déplacés et 5 territoires sur 6 touchés les uns après les autres par ces violences. Et selon les Nations unies, le bilan est d’au moins 158 morts, 205 blessés et cinquante victimes de viols. Le représentant spécial adjoint du secrétaire général et numéro 2 de la Monusco, David Gressly, est depuis ce mercredi dans la province pour rencontrer les autorités avec pour double objectif : la sécurité et l’avancée du processus électoral. Or au Tanganyika, si l’enrôlement a commencé depuis un mois déjà, il rencontre de nombreux défis.

Pour les Pygmées, historiquement discriminés, l’enjeu est de taille. Les élections à venir pourraient enfin leur permettre d’avoir des représentants dans les institutions de l’Etat : un député, un sénateur. Mais pour cela, il faut que la communauté puisse s’enrôler. « Les sites où sont placées les machines pour l’enrôlement c’est dans des villages Bantous, là où les Pygmées ne peuvent pas arriver. Ils sont toujours pourchassés par les Bantous. Les Bantous ne veulent pas de la présence des Pygmées », explique Kiluba Mangobo, l’un des leaders des Pygmées dans le Tanganyika.

La communauté n’est que peu sensibilisée, déplorent également ces leaders qui demandent à être envoyés par la Commission électorale (Céni) sur le terrain. Mais depuis juillet, les Lubas sont aussi victimes, bien plus que lors du dernier conflit entre les deux communautés. D’où ce chiffre de plus de 340 000 déplacés.

Mais pour le vice-gouverneur, Ali Bin Oumari, les opérations d’enrôlement se passent plutôt bien : « Il y a eu des petits problèmes, mais pour le moment ça avance, il n’y a pas de problèmes. D’ici deux mois, nous allons maîtriser la situation ». Et justement, il ne reste plus que deux mois seulement selon le calendrier officiel. La Céni dit envisager d’étudier au cas par cas la situation de ces populations qui à cause de l’insécurité ne peuvent pas se rendre dans les sites d’enrôlement.

La Céni qui appelle également les deux communautés à se responsabiliser et à mettre à fin aux violences.

Partager :