Simple hasard du calendrier ou tentative de pression sur l'Union africaine ? Les spécialistes sont assez partagés, certains jugeant qu'il s'agit d'un coup de bluff, alors que d'autres estiment qu'il s'agit d'un message à prendre au sérieux.
Mais tous sont d'accord sur le fait que Bujumbura, qui a refusé jusqu'ici tout compromis sur cette question, a voulu signifier à l'avance au commissaire Paix et Sécurité de l'Union africaine qu'il n'est pas prêt à céder sur la question du paiement direct de ses soldats. Mais le Burundi ne renoncerait pas de gaîté de cœur à l'Amisom, devenu sa principale source de devises depuis les sanctions de l'Union européenne.
En réalité, la décision du président burundais de lancer le « processus » de retrait de ses troupes de Somalie n'a eu jusqu'ici aucune incidence sur le terrain. Les soldats burundais déployés au sein de l'Amisom sont à leurs postes, selon le porte-parole de l'armée burundaise. Et celle-ci continue de préparer tranquillement la relève, à partir de février, de pratiquement la moitié de son contingent engagé en Somalie.
Mais « elle est prête à se conformer aux décisions qui seront prises par la hiérarchie », prévient le colonel Gaspard Baratuza. Aujourd'hui, l'Union africaine se trouve prise entre le marteau burundais, qui en a fait une question de principe, et l'enclume de l'Union européenne, qui ne veut pas déroger à ses règles.
Smaïl Chergui devra faire preuve de beaucoup d'imagination pour trouver une solution qui puisse satisfaire aux exigences des uns et des autres.