D'après l'ambassadeur irakien à Pretoria, l'homme interpellé à Istanbul en route pour l'Afrique du Sud s'appelle Abu Osama. C'est un Irakien, ingénieur informatique pour le mouvement jihadiste, qui a passé neuf mois en Turquie à identifier des cibles potentielles. L'ambassadeur affirme que l'homme se rendait probablement en Afrique du Sud pour les mêmes raisons.
Selon Saad Kindeel, l'Afrique du Sud est non seulement un terrain de recrutement pour l'organisation, mais pourrait devenir une cible. « La stratégie du groupe Etat islamique est d'envoyer des gens de l'extérieur, quand ils veulent organiser un attentat dans un pays. Pour protéger leurs structures locales. Les gens viennent de différents endroits et ont différents rôles. Il y a les organisateurs et les exécutants. Et Abu Osama est clairement un organisateur. C'est ce qu'il faisait en Turquie », a déclaré à RFI l'ambassadeur irakien à Pretoria.
« Nous avons des preuves que l'Afrique du Sud est utilisée pour recruter des gens et les envoyer se battre en Syrie. C'est déjà le cas. Mais nous pensons qu'il y a également des cellules dormantes en Afrique du Sud qui pourrait être utilisées pour commettre des attentats dans le pays », a précisé l'ambassadeur irakien. « Le fait qu'Abu Osama était en route pour l'Afrique du Sud est une indication claire et nette que de ce genre d'activité est en préparation. C'est comme ça que l'Etat islamique opère. L'organisation dépend des locaux pour recruter et envoyer des combattants à l'étranger, mais pour préparer des actions sur un territoire, ils envoient des gens de l'extérieur », a-t-il ajouté.
Pour Saad Kindeel, ce ne sont pas nécessairement des intérêts sud-africains qui pourraient être ciblés, mais plutôt des ambassades occidentales.« Cela ne veut pas dire que des intérêts sud-africains seraient la cible, cela pourrait être des cibles étrangères, comme des ambassades. La stratégie de cette organisation est d'utiliser ce genre d'actions pour accroître leur recrutement et montrer qu'ils peuvent agir n'importe où ». L'organisation, selon lui, cherche à faire des actions spectaculaires pour booster leur recrutement.
L'ambassadeur indique que son pays a alerté Pretoria et proposé de signer un accord de coopération pour échanger des d'informations. Mais que la réponse du gouvernement sud-africain a été molle et indécise. Pretoria a pour l'instant indiqué mettre sur pied un groupe de travail.
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