Maixen rabote ses planches de bois. Depuis que ce menuisier est rentré dans son quartier de Fondo, il a posé son établi devant sa maison de location et profite d'une vie retrouvée. « En revenant au quartier, raconte-t-il, toutes les activités sont normales, ça commence à reprendre. On fait notre boulot là, ça bouge un peu. Les gens retournent au quartier, on marche, on se promène librement. »
Sur une petite place improvisée, les gens du quartier viennent boire du vin de palme chez Marie-Gabrielle. Elle se sent en sécurité et n'hésite plus à retourner au PK5 voisin, d'où les attaques ont surgi quand elle a fui.
« Je fais des achats au Km5, on va là-bas pour acheter de la viande, des habits, et tout et tout. Et puis les musulmans aussi, ils nous accueillent très bien, les commerçants musulmans nous causent bien », témoigne-t-elle.
Au milieu des maisons toujours détruites, Bissé passe, un râteau à la main. Il s'est installé dans le coin en attendant de reconstruire sa maison dans le quartier Ramandji. « Je viens de nettoyer la concession familiale et assainir un peu le terrain pour constater ce qui ne va pas là-bas pour arranger les choses, explique-t-il. La maison a été complètement détruite et je compte regagner Ramandji dans deux ou trois mois pour reconstruire une nouvelle maison. »
Il reste encore quelques milliers de déplacés sur le site de l'aéroport, mais le ministère des Affaires sociales assure que tout le monde sera rentré dès le début de la semaine prochaine.