« Attaque personnelle », « déni de souveraineté », « insulte »... à Brazzaville, les qualificatifs ne manquent pour critiquer le discours de Dakar. Outre sa petite phrase sur les Constitutions, le soutien de François Hollande à la jeunesse burkinabè qui vient de faire tomber son président est alors perçu comme un « appel à la révolution ». Sans compter que Brazzaville accuse Paris d'avoir fait échouer la candidature du Congolais Henri Lopez à la tête de la Francophonie.
Rarement Denis Sassou-Nguesso aura davantage regretté son ami Jacques Chirac qu'à ce moment-là. Mais en octobre 2015, François Hollande rétropédale. A quelques jours d'un référendum constitutionnel violemment contesté, il déclare finalement sur le perron de l'Elysée que « le président Sassou » a « le droit » de consulter son peuple.
Marge de manoeuvre étroite
Ce revirement ne suffit pas à réchauffer les relations entre les deux capitales, mais en plus l'opposition y voit une véritable « trahison » qui ternit durablement l'image du président français dans la région.
Par la suite, la France aura beau convaincre l'Union européenne de ne pas observer la présidentielle, ou encore n'envoyer personne depuis Paris pour l'investiture, la marge de manœuvre de François Hollande, rattrapée par les vieux réseaux de l'indispensable Sassou, semblera bien étroite. Et même si les deux chefs d'Etat ne s'apprécient pas, ils ont appris pendant ce quinquennat à faire l'un avec l'autre. Et se quittent sans doute sans regrets.