C'est le point d'orgue de la diplomatie économique française en Afrique, lancée au forum de Bercy en 2013. Trois ans d'opération séduction pour nouer de nouveaux partenariats. D'après une étude du cabinet de conseil Bearing Point, les investissements français en Afrique devraient augmenter de 75% dans les dix prochaines années.
Le continent représente un potentiel colossal : un relai de croissance alors que les économies occidentales sont encore atones. L'Afrique sera dans quelques décennies le continent le plus peuplé au monde, avec une classe moyenne en progression. Elle représenterait entre 150 et 300 millions d'Africains, un marché gigantesque.
Parmi les secteurs privilégiés par les entrepreneurs français, on trouve donc celui de la distribution. Un véritable virage. Avant, les entreprises de l'Hexagone s'intéressaient surtout aux ressources naturelles, mais d'après l'Observatoire du développement international, moins de 10% d'entre elles s'y engagent maintenant.
En revanche Carrefour a ouvert son premier centre commercial à Abidjan en 2015. La même année le groupe Bel a vendu près de deux milliards de son fromage Vache qui rit en Afrique. Et Orange ambitionne de devenir le leader du marché africain des télécoms d'ici 2020. De belles performances, mais la concurrence est rude. En 10 ans, la France a perdu sa place de partenaire privilégié au profit des émergents comme la Chine, l'Inde ou la Turquie.