Après une minute de silence à la mémoire des victimes des Kasai, le vice-Premier ministre Ramazani Shadary brosse le portrait de Kamuina Nsapu, un chef qui n’a jamais été reconnu depuis le décès de son oncle en 2012. Kamuina Nsapu, donc, aurait reçu une formation agricole, il aurait travaillé avec des Chinois qui lui auraient appris la médecine traditionnelle. Ses proches le présentent comme un médecin éduqué.
Il aurait rejoint des bandes armées à Lubumbashi et en Zambie avant de rentrer réclamer son titre. Toujours selon le vice-Premier ministre, il aurait un temps pensé à créer un parti politique avant de se lancer dans une logique insurrectionnelle.
Des miliciens de huit ans
Emmanuel Ramazani Shadary dit citer une lettre datée du 30 juin 2015 qui parlerait d’un gouvernement d’occupation, celui de Joseph Kabila, de mercenaires. Le chef Kamuina Nsapu aurait déjà appelé à l’époque les jeunes à se soulever contre l’autorité de l’Etat après le 31 décembre 2015. Selon le vice-Premier ministre, la perquisition aurait été ordonnée en avril 2016 quand les forces de sécurité auraient reçu des informations comme quoi il stockait des armes (il n’y a pas de détails sur les résultats de cette perquisition).
Ses miliciens seraient des drogués armés d’armes traditionnelles qui auraient volé des armes de guerre dans des commissariats de police. Les plus jeunes auraient 8 ans. Mais cette insurrection prendrait selon les mots du vice-Premier ministre une « envolée politique » qui justifierait une solution politique. Emmanuel Ramazani Shadary promet que le corps du chef sera rendu à sa famille et que l’Etat reconnaîtra le successeur désigné par la famille régnante.
Le vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur a également annoncé qu’une mission d’évaluation serait envoyée dans les prochains jours. Lui-même a parlé d’un bilan « préoccupant », sans préciser le nombre de morts. Il a également promis que la justice serait saisie.
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