« Mesdames, messieurs, veuillez vous asseoir ».
Dans la salle n°4 du tribunal de Dakar, trois petites heures ont suffi aux avocats de la défense pour exposer leurs arguments.
Premier à prendre la parole, Maître Gningue a demandé l'annulation de la condamnation, car, a-t-il expliqué, l'un des juges, lors du premier procès, n'avait pas les dix ans d'ancienneté exigés.
« Cela nous a conduits à vous demander de considérer que la décision du 30 mai était une décision nulle et non avenue », a-t-il déclaré.
Maître Mounir Balal est allé sur un autre terrain, celui des faux témoignages. L'avocat accuse les juges, en première instance, d'avoir poussé Khadija Hassan Zidane à accuser Hissène Habré de viol. Pour lui, ce témoignage est « invraisemblable ».
« C’est une histoire à dormir debout. C’est totalement invraisemblable. L’accusé n’a nullement bénéficié des garanties et ce qui nous est arrivé, à nous, ici, dans le procès Habré, ne serait jamais arrivé à la CPI [Cour pénale internationale]», a-t-il soutenu.
Maître Mabye Sene a bouclé cette journée d'audiences dans une salle totalement vide. Il a demandé l'acquittement d'Hissène Habré.
« Jugeant à nouveau, vous vous rendrez compte qu’aucune preuve de la culpabilité du président Habré n’a été rapportée dans ces faits et vous l’acquitterez purement et simplement en le renvoyant à sa famille. Je vous remercie », a-t-il plaidé.
Le président du tribunal - qui a décidé que la présence d'Hissène Habré n'était pas indispensable - a convoqué toutes les parties, mardi à 9h00. Ce sont les avocats des victimes qui auront la parole.