Au gouvernement qui adopte le langage de la fermeté, la plateforme revendicative syndicale n'entend pas céder. Ce sera la grève sèche. Principal secteur concerné : la santé. Montanan Ndinaromtan, secrétaire général du Syndicat national des travailleurs des Affaires sociales et de la Santé, dénonce l’intransigeance du gouvernement.
« Nous avons fait presque trois semaines de service minimum, dit-il. Non seulement ils n’ont pas ouvert le dialogue, mais ils ont durci la situation en adoptant la loi qui musèle carrément les travailleurs. On ne peut plus parler de la grève, on ne peut plus exprimer notre liberté syndicale. Ça veut dire qu’aujourd’hui, le gouvernement peut tout faire, et nous les travailleurs, on ne fait que subir. C’est trop. C’est pour ça que la plateforme a dit "si tel est le cas nous aussi on va durcir la situation". »
« On ne peut pas laisser tout un pays être bloqué par 100 000 fonctionnaires », explique de son côté Jean-Bernard Padaré, porte-parole du MPS, le parti au pouvoir. « Si les gens ne veulent pas reprendre les activités, le gouvernement n’aura pas d’autre choix que de faire appliquer les textes votés par les députés. Tout le monde sait que la situation économique est difficile. On ne peut pas comprendre que les syndicats ne veulent pas voir la réalité. Et c’est pourquoi nous dénotons à travers ce durcissement des intentions politiques. Et nous le déplorons. »
Plusieurs mois de salaires ont été payés, reconnaissent les syndicalistes, mais il reste encore des arriérés.
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