A la reprise du procès, la vingtaine d’avocats chargés de défendre les accusés étaient tous dans la salle d’audience. Les mêmes avocats ont été reconduits malgré la demande du commissaire du gouvernement de désigner de nouveaux avocats. La raison, les premiers s’étaient déportés à l’ouverture de ce procès. Mais le bâtonnier de l’ordre des avocats a expliqué que désigner de nouveaux avocats, signifierait un « nouveau report » du procès pour les « mêmes raisons ».
Proposition acceptée par toutes les parties. « Allons à l’essentiel, car le peuple attend de recevoir la vérité », a déclaré le commissaire du gouvernement. Cette reprise a buté encore sur des questions de procédure. Les avocats de la défense ont remis en cause certains documents inclus dans le dossier. L’ordre de poursuite des militaires accusés a été signé par le chef d’état-major général des armées, suite à une délégation de pouvoir du président de la transition et du ministère de la Défense. L’ordre de poursuite aurait pourtant dû être signé par le ministre de la Défense lui-même.
« Une irrégularité », selon les avocats qui demandent l’annulation de la procédure et la libération des prévenus. En outre, ils dénoncent la tenue de ce procès dans un tribunal militaire. Selon maître Christophe Birba, l’un des avocats de la défense, « les infractions visées dans le cadre de ce procès sont du domaine du droit commun et non militaire », et le simple fait d’être militaire ne suffit pas pour confier le dossier à un tribunal militaire précise-t-il.
Après plusieurs heures de débats, le président du tribunal a finalement demandé une suspension de trois heures pour consulter certains textes.