L'accès au parc de Tsimanampetsotsa se mérite. Bien loin des routes nationales de l'île, il faut emprunter pirogue et pistes sablonneuses pour atteindre l'entrée de la réserve. Il est 8h et il fait déjà 40°C. La végétation, rase, semble pétrifiée.
Après 7 kilomètres de marche en plein cagnard, Louis, un touriste français, arrive enfin devant le lac salé qui fait la renommée du lieu. « On a devant nous des paysages complètement lunaires : de l'argile craquelée, des étendues de sel à perte de vue. Et on se retrouve face à un immense lac, et des centaines de flamants roses, qui essaient de s'alimenter. Le spectacle est splendide », témoigne-t-il.
En décembre-janvier, la plupart des 3 000 flamants roses et flamants nains ont déjà migré vers le continent africain. Mais pour le plus grand plaisir des touristes des fêtes de fin d'année, une partie de ces oiseaux ne quitte pas le lac, comme l'explique Julien Alceste, guide du parc : « Les juvéniles, ils ne peuvent pas s'envoler en Tanzanie parce qu'ils sont encore trop petits. Et les plus vieux non plus ne peuvent pas migrer en Afrique, car c'est désormais un trop long voyage. A partir d'avril-mai, les oiseaux qui ont migré reviennent ici. »
Que la colonie de flamants soit au complet ou non, les touristes, eux, continuent d'affluer toute l'année. En 2016, Madagascar National Parks a enregistré une augmentation de 22% du nombre de visiteurs, et ce malgré une hausse record des tarifs des tickets d'entrée.