Selon le ministre de l'Intérieur, 800 d'entre eux sont déjà rentrés en Tunisie. C'est contre l'impunité de ces jihadistes qu'ont manifesté plusieurs centaines de Tunisiens samedi. Il faut dire que le président Béji Caïd Essebsi a créé la polémique au début du mois, en affirmant que « la Tunisie ne pouvait pas empêcher le retour des jihadistes, car c'est contraire à sa Constitution », ajoutant que les autorités n'allaient pas tous les emprisonner, parce que, « si nous le faisons, nous n'aurons pas assez de prisons. »
Face aux critiques, il a précisé quelques jours plus tard que les terroristes devaient être traduits en justice. En réalité, la Tunisie est relativement démunie pour faire face à leur retour : elle n'a adopté une stratégie nationale de lutte contre le terrorisme qu'en novembre cette année. Et surtout, elle n'a pour ainsi dire pas de services de renseignements extérieurs.
Quand les jihadistes reviennent, la justice n'a donc généralement pas assez de preuves pour les condamner. Ils sont le plus souvent assignés à résidence et surveillés par la police. Mais cette semaine, le ministre de l'Intérieur a lui-même admis que dans certains cas, exceptionnels selon lui, des combattants peuvent échapper à la vigilance des autorités lors de leur retour en Tunisie.
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