Les réseaux sociaux sont restés très silencieux après l'annonce de la candidature du président du Parti démocratique vert, Frank Habineza. Et dans la rue à Kigali, rares sont ceux informés de la présence d'un nouveau candidat à la présidentielle.
En effet, les médias n'ont que très brièvement évoqué cette annonce. Quant au New Times, le principal journal progouvernemental, il n'en a pas parlé. Certains assurent même ne pas savoir qu'il existe un parti s'opposant à celui de Paul Kagame. « Moi je ne le connais pas. Qui ? Nous, nous connaissons que le FPR seulement ».
Le parti vert manque cruellement de moyens financiers et ne dispose d'aucun siège au Parlement. Certains lui reprochent de ne pas avoir de programme politique crédible. Mais en règle générale, rares sont les Rwandais à s'intéresser à la politique dans un pays où le FPR est omniprésent depuis 22 ans.
Si « tu es membre d'un parti d'opposition, tu peux avoir des problèmes »
Gentil est comptable et la politique, il laisse cela aux autres : « Je ne m'intéresse pas à la politique. Nous avons déjà notre président. Kagame est notre président et le sera de nouveau, car il est très puissant et c'est un bon dirigeant ».
Un étudiant, qui préfère garder l'anonymat, avance une autre explication : « Les gens ne s'intéressent pas vraiment aux partis d'opposition. (...) Parce que lorsque l'on apprend que tu es membre d'un parti d'opposition, tu peux avoir des problèmes pour avoir accès à certains services fournis par le gouvernement ».
Le Parti vert s'était déjà plaint de difficultés rencontrées par ses membres en raison de leur appartenance politique.