Onze candidats au niveau de la sous-préfecture et seulement trois pour la commune, la course à l'Assemblée nationale est engagée à Yamoussoukro. Ce jeudi matin 15 décembre, parades et cris de partisans attiraient les regards des populations.
A Yamoussoukro, la capitale administrative du pays, on joue beaucoup la carte de la proximité. On sillonne les quartiers et villages pour inciter les gens à prendre part au vote. Augustin Konan, membre de la direction de campagne pour le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) : « On a des équipes de dix personnes sur place qui rentrent dans les cours, matin et soir, pour pouvoir expliquer le choix de nos candidats et puis pourquoi voter le RHDP. C’est une campagne de sensibilisation de proximité que nous avons mis en place. »
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Léandre Koffi, candidat indépendant, lui, veut s'assurer que les populations sauront comment voter ce dimanche 18 décembre : « C’est un scrutin à bulletin unique. Donc je vais leur apprendre comment voter, comment plier le bulletin pour éviter le bulletin nul. Je pense que la sensibilisation est déjà très forte et que les gens sortiront massivement. »
Présent à Yamoussoukro, bastion du Parti démocratique de Côte d’Ivoire- Rassemblement démocratique africain (PDCI-RDA), le Front populaire ivoirien (FPI), parti de Laurent Gbagbo, veut créer la surprise : « Nous sommes la majorité silencieuse et nous montrons aux yeux du monde et à la Côte d’Ivoire que le président Gbagbo est majoritaire en Côte d’Ivoire et même sur les terres de Félix Houphouët-Boigny. »
Match à trois
Mêmes instructions de vote sur les bulletins uniques devant les électeurs du quartier Colombie, dans la commune de Cocody. C’est un vaste bidonville où l'eau et l'électricité arrivent à grand peine loin, très loin des clichés idylliques de « Cocody la coquette ».
Ici Issiaka Sangaré, candidat FPI, ex-adjoint au maire, fait campagne en espérant récolter la voix des laissés-pour-compte de l'émergence ivoirienne : « Nous savons les réalités de Cocody. Donc c’est un atout pour nous. Nous considérons que toutes les situations nées par exemple de l’approche sociale, la question de la santé, de la cherté de la vie, la question aussi de l’habitant parce qu’il y a aussi malheureusement beaucoup de déguerpissements à Cocody, vont militer en notre faveur. »
Le même jour, c'est Affoussiata Bamba Lamine qui alterne meeting, tractage et rencontre de proximité rue des Jardins ou au marché Blockhaus, appelé « Blokosso ». Déjà élue d'Abobo, la ministre change de circonscriptions pour faire gagner le RHDP : « Je crois que j’ai fait mes preuves lorsque j’étais à l’Assemblée nationale. Quand j’y étais, j’ai fait un travail formidable en tant que députée. J’ai un bon bilan. Et c’est ce que je vais continuer, je vais continuer en l’amplifiant parce qu'aujourd’hui, j’ai aussi un réseau qui me permet de pouvoir le faire. Et puis moi, je me bats sur le terrain, c’est le terrain qui paie et nous verrons le 18 [décembre]. »
Les 210 000 électeurs de Cocody seront dimanche confrontés à un choix qui résume un peu la configuration des législatives du pays entre un candidat de la majorité, celui de l'opposition FPI et une député sortante Yasmina Ouegnin, une dissidente du PDCI qui entend bien conserver son poste.
Dans tous les cas, dans cette commune d'Abidjan comme à Yamoussoukro, tous appellent à un vote massif le 18 décembre.