Le nombre de migrants traversant le Sahara via le Niger a enregistré son plus bas niveau : il est passé de 70 000 en mai 2016 à 1 500 en novembre dernier.
Cette réduction du flux de migrants de près de 98% en six mois seulement a permis au Niger d’être félicité par la Commission européenne. En saluant la collaboration de Niamey pour ralentir le trafic sur cet axe très emprunté par les migrants ouest-africains, les institutions européennes ont présenté le Niger comme le bon élève de ces partenariats conclus moyennant une aide financière.
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En tentant de stopper les traversées périlleuses de la Méditerranée, les autorités nigériennes ont pris le taureau par les cornes. Au niveau de la ville d’Agadez, principal carrefour de tous les migrants en partance pour la Libye, les opérations coup de poing de la police ont permis d’arrêter des candidats et de fermer les résidences clandestines communément appelées « les ghettos ».
Parmi les raisons qui expliquent cette baisse significative, Sarah Abbas, la directrice du bureau francais de l'Organisation internationale pour les migrations, tient à souligner les « ce premier pas important qui a été réalisé par le gouvernement du Niger avec l'adoption d'une loi spécifique pour lutter contre le trafic de migrants. »
Dans le Sahara nigérien, 102 passeurs ont été arrêtés et mis à la disposition de la justice. Quatre-vingt-quinze véhicules de transports de migrants ont également été saisis. Neuf gendarmes ont été arrêtés et écroués, soupçonnés d’avoir été corrompus par les trafiquants.
Selon la Commission européenne, plus de 4 400 migrants illégaux ont été renvoyés dans leur pays d’origine depuis le territoire nigérien par l’Organisation internationale de la migration (OIM).