Mohamed Tamalt avait été condamné le 11 juillet à deux ans de prison ferme et le jugement avait été confirmé en appel le 9 août pour avoir publié sur son blog et sa page Facebook des propos, notamment une vidéo et un poème, jugés diffamatoires envers le président Abdelaziz Bouteflika.
Fin juin, Mohamed Tamalt avait entamé une grève de la faim pour contester sa condamnation. Il était tombé dans le coma depuis la fin août et est finalement décédé ce dimanche 11 décembre à l'hôpital Bab El Oued à Alger.
L'organisation de défense des droits de l'homme Amnesty International s'insurge contre sa mort et estime qu'on n'aurait jamais dû en arriver là. La direction d'Amnesty Algérie, Hassina Oussedik, demande une enquête et une réforme du Code pénal algérien.
L'avocat de Mohamed Tamalt s'insurge contre sa mort. « Une tragédie », selon Maître Amine Sidhoum.
« Cette nouvelle est un véritable coup de massue pour ceux qui défendent la liberté d'informer en Algérie », a déclaré Yasmine Kacha, directrice du bureau Afrique du Nord de Reporters sans frontières (RSF). « Les journalistes algériens continuent de pâtir de l’application abusive du code pénal, utilisé systématiquement pour toute information diffusée et qui critique le pouvoir en place. Les pratiques répressives de la justice sont contraires à la Constitution algérienne promulguée le 6 mars dernier et aux engagements internationaux de l’Algérie, notamment le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) » dénonce l'organisation dans un communiqué publié sur son compte Twitter.