C'est hélas devenu presque une habitude. A chaque retour de la saison des pluies arrive son lot de maladies d'un autre temps. Depuis août 2016, 51 cas de peste avaient été enregistrés sur la Grande Île. Mais ce 7 décembre, c'est la mine grave que le professeur Willy Randriamaroma, directeur de cabinet au ministère de la Santé, a annoncé les premiers décès de la saison : « On a recensé depuis le 15 novembre trois décès suspects de peste dans la nouvelle commune d'Inosy. Et dans la commune de Bevao, on a eu un décès suspect de peste également et un cas, vivant, qui a été diagnostiqué positif de la peste bubonique. »
La principale raison avancée pour expliquer cette nouvelle épidémie serait la multiplication des feux de brousse dans la région. Les rats auraient alors quitté la forêt pour se réfugier dans les villages avoisinants. Une équipe de 12 personnes a été envoyée dans la zone pour analyser scientifiquement la situation.
« Ils viennent juste d'arriver sur le terrain. Il y a des laborantins, des chasseurs de rats, des médecins du ministère de la Santé, de l'Institut Pasteur de Madagascar et de l'OMS », explique professeur Maherisoa Ratsitorahina, directeur de la veille sanitaire et de la surveillance épidémiologique.
Inquiet, le gouvernement promet d'éradiquer au plus vite ce nouveau foyer de peste. Mais les problèmes sont multiples : d'abord, cette zone est inaccessible en voiture. L'équipe a mis plus de quatre jours pour arriver sur place. Par ailleurs, Inosy est ce que l'on appelle une « Commune nouvelle » ; elle ne dispose pas encore d'un centre de santé de base. Les services sanitaires redoutent donc que le bilan évolue. L'an dernier, la peste a fait 68 morts à Madagascar.