Les décombres d’une maison, une autre en construction, partout autour de Luhanga, les vestiges de précédentes attaques sont présents. Des hameaux abandonnés et beaucoup de tristesse : « Là, ils ont tué beaucoup de gens : les enfants, les petits enfants, les mamans. Il y a beaucoup de gens morts. C’est ça qui se passe ». « Il y a beaucoup d’ennemis, beaucoup d’ennemis qui sont venus », racontent les habitants.
Sur la route se croisent les déplacés hutus et les soldats de la police militaire. Leur camp est installé juste à côté du camp de déplacés, principal lieu du drame sur lequel revient un déplacé : « A 5h20, nous avons vu l’attaque. Les Maï Maï Mazembe ont attaqué des trois côtés ».
Ce déplacé témoigne sous le regard des militaires. Autour de lui, les tombes de ses vingt-huit voisins assassinés et derrière, l’école qui accueillait encore quelques jours avant l’attaque, un camp de casques bleus. Sur demande de la société civile du Lubero, ce camp avait été éloigné à deux kilomètres, ce qui a permis l’attaque, dénoncent les déplacés, même si aujourd’hui, tous saluent le nouveau dispositif sécuritaire : « Nous avons la police militaire et nous avons la Monusco, normalement nous dormons très bien ».
Les déplacés demandent le maintien des militaires et surtout à ce que justice soit faite pour décourager toute nouvelle tuerie. Du côté de la communauté Nande, on explique que le camp de la Monusco occupait une école. Et que le responsable de la société civile qui avait fait cette demande d’éloignement du camp, même s’il a été brièvement interpellé, a été libéré, preuve de son innocence, selon elle. Les leaders de la communauté nande démentent également tout lien avec les Maï Maï Mazembe.