RDC: arrestation d'une journaliste et de militants de la Lucha à Bunia

En RDC, cinq militants du mouvement citoyen Lucha et une journaliste sont détenus depuis jeudi. Ils ont été arrêtés par la police lors d'une conférence de presse donnée par la Lucha pour lancer localement leur campagne baptisée « Bye Bye Kabila ». Les six personnes ont été transférées hier au Tribunal de grande instance de Bunia, où un juge doit être désigné pour instruire leur dossier. Un juge qui décidera si les faits reprochés, désobéissance civile et incitation à la révolte, sont fondés.

La journaliste a été jetée dans un véhicule, rapportent des témoins, et conduite dans les locaux de la section criminelle de la police. Cinq militants de la Lucha ont été interpellés avec elle.

Plusieurs associations dont L’Observatoire de la Liberté de la Presse en Afrique (OLPA) ou l'association « Journaliste en danger », basée en RDC, réclament la libération d'Adèline Uvon, journaliste de la station privée Radio Télévision Lobiko.

Joseph-Alain Kabongo, secrétaire exécutif de L'Observatoire de la liberté de la presse en Afrique, organisation indépendante de défense de la liberté de la presse a sorti un communiqué samedi pour demander sa libération. « La journaliste a été transférée au parquet de Grande instance de Bunia après avoir passé une nuit au bureau de la mairie de Bunia, explique à RFI Joseph-Alain Kabongo. Or... elle ne devrait être entendue que le lundi. Vous comprenez que pendant trois jours la journaliste est privée de liberté, juste pour avoir fait son travail.
Cette journaliste n’a commis aucune infraction. Elle a fait justement son travail et les lois de la RDC permettent aux journalistes d’aller chercher les informations partout. Dire à une journaliste qu’un rassemblement a été interdit par l’autorité provinciale, en quoi ça regarde une journaliste qui fait son travail ? Donc cela est illégal. Il faudrait qu’on la libère immédiatement et sans aucune condition
».

RFI a aussi joint par téléphone à Bunia l'avocat maître Augustin Yaongonda. Selon lui, les accusations portées contre les six personnes arrêtées ne sont pas fondées.

« Hier ils ont été transférés au niveau du Parquet de Grande Instance parce que la police n’avait que 48 heures pour instruire le dossier et la police a retenu à charge la désobéissance civile et incitation à la révolte, explique à RFI maître Augustin Yaongonda. Le dossier n’est pas encore attribué à un magistrat. Il faut que le magistrat du parquet examine si [les faits sont] établis et… si ce ne sera pas établi il va les relâcher. Nous avons de l’espoir parce qu’il n’y a pas de fait infractionnel, à moins que la politique influence la justice. J’espère qu’il n’y aura pas d’arrestation parce qu’il n’y a pas de fait infractionnel ».

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