Au milieu des bouchons incessants de la capitale malgache, dans les gaz d’échappement, les tireurs de pousse-pousse et de charrettes sont des centaines chaque jour à transporter des marchandises. Parfois, leur charge peut aller jusqu’à deux tonnes. Un travail de forçat qui ne rapporte que quelques euros par jour.
Mais, pour ce tireur de charrette, la décision de la mairie est une catastrophe : « On sait qu’ils veulent nous interdire de circuler, mais c’est notre seul moyen de gagner notre vie. Qu’est-ce qu’on va faire nous tous si on ne peut plus travailler ? On n’aura plus de quoi s’acheter à manger. Ce sera la famine. Laissez-nous travailler, on ne souhaite que ça. »
Détresse
Cette détresse, le premier adjoint au maire, Jean Gabriel Harrison, dit en avoir conscience et prévoit une interdiction progressive : « Il faut aussi se rappeler que ces gens-là, c’est leur gagne-pain. Donc on va progressivement les renvoyer en dehors de Tana, en périphérie. On essaie d’arrondir les angles. »
Mais il se montre quand même inflexible. Pour lui, une capitale moderne ne doit pas avoir de charrette sur ses routes et cette mesure doit permettre une meilleure circulation : « Il n’y aura pas de dérogation. On va mettre en fourrière et la charrette, et la marchandise. Par contre, on va laisser tranquille le tireur ».
Détermination
Pour les charretiers, impensable d’aller trouver du travail en dehors de la ville où tous les échanges commerciaux se font. Ils se disent déterminés à garder leur place. De part et d’autre, on s’attend donc à entrer en conflit.