C'est un revirement à 180°, car il y a peu Pascal Nyabenda s'en prenait encore à la toute puissante Eglise catholique du Burundi, en tant que président du parti au pouvoir. Cette fois, l'Eglise n'est plus taxée de soutenir les insurgés, le président de l'Assemblée nationale a demandé, devant des milliers de fidèles rassemblés à l'église du Mont-Sion à Bujumbura, l'aide de l'Eglise catholique pour ramener à de bons sentiments les pays donateurs, qui ont fermé les robinets de l'aide au Burundi. Mais il a surtout demandé à l'église d'appuyer le pouvoir burundais pour tenter de convaincre tous ceux qui ont fui le pays depuis le début de la crise de retourner dans ce pays.
C'est le président de la Conférence des évêques catholiques du Burundi qui s'est chargé de lui répondre. Une fin de non-recevoir emballée dans le langage imagé de l'Eglise. « Pourquoi, s'est demandé Mgr Gervais Banshimiyubusa, les réfugiés ont peur de rentrer ? » La réponse selon lui, tant que pouvoir et opposition se considèrent comme des ennemis, tant que certains considèrent qu'ils sont les bons de l'histoire et les ennemis les méchants, rien n'est possible. C'est un clin d'œil au gouvernement burundais, alors que le processus de paix est en panne au Burundi. Bujumbura refuse jusqu'ici de discuter avec son opposition, mais pas sûr que la voix de l'Eglise soit entendue.